Y aller par quatre chemins à la Galerie Roger Bellemare et Christian Lambert

Martha Towsend "Like Nothing" 2004
Martha Towsend “Like Nothing” 2004

Si j’ai choisi l’exposition Y aller par quatre chemins, c’est parce que le titre m’a inspiré. Je m’attendais à quatre artistes ayant un trait en commun tel que leur sujet d’étude ou leur technique. Toutefois, les quatre artistes présentés à la Galerie Roger Bellemare et Christian Lambert ne m’ont pas paru particulièrement cohérent.

Ma première impression était donc décevante. Néanmoins il ne faut pas ce fier à nos premières impressions, surtout pas concernant l’art abstrait et minimaliste. Non, dans ce cas le plaisir se trouve dans le temps qu’on prends à découvrir les travaux et les intentions de l’artiste. Je suis donc rentrée chez moi et comparé mes observations avec quelques navigations internet.

Même si l’art abstrait n’est pas mon art préféré je dois admirer la technique et persévérance de Jérôme Bouchard. De grandes toiles blanches émergent à peine sur un mur blanc; si on veut apprécier il faut s’approcher. En effet l’artiste se concentre sur l’étude des surfaces et sur la matière même de la peinture. La toile semble vieillie, la peinture étant égratigner. Les titres sont tout aussi abstrait – 77,5mg/m2 (2013), faisant référence à la matière utilisée et la surface de la toile plus qu’à un sujet en particulier.

Dans la salle suivante, Martha Townsend offre une autre sorte d’art abstrait. Cette fois-ci la signature de l’artiste est très présente. En effet Townsend se concentre plus sur la forme, comme par exemple dans la série Like Nothing (2004) qui se charactérise par l’émergence de formes abstraites à la mine de plomb. Un contraste se produit entre le dynamisme saisissant du coup de crayon et la stricte ligne de contour de chaque forme. Comme habitée par une force, ces formes simples et abstraites laissent au visiteur le plaisir d’imaginer ce qu’elles symbolisent. Dans une autre série par Martha Townsend l’artiste travail avec du tissu. La forme est encore une fois un élément très présent symboliser par la récurrence du carré. Comme si elle souhaitait mettre en valeur des échantillons de tissus certains carrés sont découpés et placés avec une symétrie et précision rigoureuse alors que d’autre semble assemblés de manière rapide et brouillon encore une fois faisant référence au geste de l’artiste.

Un deuxième espace de l’autre côté du couloir expose Geoffroy James et Mathieu Gaudet. Geoffroy James est un photographe Canadien et son travail n’est pas abstrait. Armé de sa caméra, James ne trouve pas ses sujets par hasard, mais choisit soigneusement un sujet à l’avance. Ma pièce préféré de cette exposition est Rainbow (Arc-en ciel) par James. Cette photographie présente une rangée d’arbres aux couleurs de l’automne en arrière plan d’une pancarte intitulée Rainbow. La démarche artistique se trouve dans le cadre mis en place par le photographe qui crée une autre dimension. Le lien entre la pancarte et la rangée d’arbre n’aurait peut être pas été faite sans le cadre mis en place par l’artiste. Je suis séduite par le charme et l’esprit mordant de la photographie.

En entrant dans la salle d’exposition cependant, la première chose que l’on remarque sont les barres de bois placées dans la pièce. Crée par Mathieu Gaudet, ces barres de bois de peupliers sont recouvert de résine noire. Ces poutres sont distribuées dans l’espace par petit amas créant des formes abstraites. La résine sur chaque poutre est appliquée au même niveau, comme si la salle avait était remplie de résine et avait marqué le bois. Gaudet travail beaucoup avec le bois et les formes qui envahissent l’espace et donnent un sentiment d’une présence passée.

Galerie Roger Bellemare et Christian Lambert, Espaces 501 & 502
Jérôme Bouchard, Mathieu Gaudet, Geoffrey James, Martha Townsend
Y aller par quatre chemins
18 mai au 20 juillet 2013
www.rogerbellemare.com

 


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