Dominique Pétrin à ARPRIM

ARPRIM, Dominique Pétrin, Gala

Entrer dans la galerie ARPRIM pendant l’exposition Gala de Dominique Pétrin, c’est un peu comme être propulsé contre notre gré dans un jeu vidéo, Robin et Stella style, pour ceux qui comprendront la référence. En fait, l’Å“uvre de Pétrin – parce qu’il s’agit ici d’une seule Å“uvre recouvrant les murs et le plancher au grand complet – saisit dès l’instant où on y pose les pieds et nous transporte dans un univers totalement éclaté, irréel et funky. 

Je vous explique le concept. L’artiste a donc sérigraphié des milliers de feuilles – d’où l’exposition chez ARPRIM, qui s’affaire depuis de nombreuses années à promouvoir tout ce qui a trait aux arts imprimés – qu’elle a ensuite collées méticuleusement de façon à créer un environnement immersif donnant presque le vertige au spectateur. Pour ma part, quelques minutes seulement après mon arrivée, j’avais mal aux yeux tellement cette saturation de couleurs et de motifs était puissante, parce que Pétrin utilise des couleurs très vives, presque criardes, et les agence à d’autres par l’utilisation de motifs créant des effets d’optique assez impressionnants. Par exemple, une partie du sol est recouverte de papier aux rayures alternant entre le bleu, le blanc et le rouge, tandis que celle s’y juxtaposant est tapissée de losanges noir et blanc. Sur un mur, on retrouve une bande à la grecque côtoyant un motif d’inspiration sud-américaine, tandis que sur un autre, une imitation de brique flirte avec un pan de mur pied-de-poule. Une répétition de gribouillis rappelant Keith Haring fait aussi partie du lot, sans oublier le verre à cocktail, le perroquet, les palmiers, le pouce en l’air et les pierres précieuses.

C’est kitsch, c’est pop et c’est exotique. On est dans une surenchère de couleurs et d’ornementation, un peu comme si on était allé fouiller dans la garde-robe de scène d’Elton John. La recherche sur le motif est poussée et les jeux sur le faux et l’imitation le sont tout autant. Les références à l’histoire de l’art sont aussi nombreuses, ou du moins, j’en ai eu l’impression. J’ai parlé de Keith Haring plus haut, mais on retrouve aussi un zipper géant, que j’ai tout de suite associé à l’Å“uvre de Barnett Newman. Bref, la proposition de Pétrin est très riche et il est difficile de ne pas ressentir une certaine euphorie à se promener dans son décor vitaminé, presque survolté. Je vous invite à aller y faire votre tour, parce qu’évidemment, mon résumé n’est rien à côté de l’expérience réelle. Et d’ailleurs, pour ceux qui apprécieront, il est à noter que Pétrin vient tout juste de recouvrir le bâtiment abritant la coopérative les Katacombes à l’angle des rues Saint-Laurent et Ontario au centre-ville de Montréal, et c’est ma foi assez impressionnant. Il en va de même pour la roulotte du centre Dare-Dare, située à quelques pas de là, aux abords du métro Saint-Laurent. De l’art qui égaie notre ville toute grise, on aime ça!

ARPRIM, espace 426
Dominique Pétrin
Gala
14 septembre au 20 octobre
http://www.arprim.org/


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